• La consommation de Viande Sauvage fait partie de l’acquis culturel de la société espagnole et l’activité cynégétique est devenue un effet levier multisectoriel pour l’économie des zones rurales.
  • Environ 25.000 touristes étrangers visitent l’Espagne annuellement pour faire du touriste cynégétique.

Madrid, le 6 novembre.- Le monde rural est passé de jouer le rôle de moteur principal de l’économie en Espagne, avec une population active importante, à devenir un secteur ayant une population de plus en plus réduite et vieillie.

Dans un pays où le milieu rural englobe 90% du territoire et où vit 20% de la population (jusque 35% si l’on inclut les zones périurbaines)[1], la recherche d’activités alternatives capables de lutter contre l’abandon de terres et l’exode rurale vers les grandes villes, devient indispensable.

La chasse aux cerfs, aux sangliers, aux daims, aux chevreuils, aux perdrix, aux pigeons et à d’autres espèces de Viande Sauvage représente, avec le tourisme rural, une nouvelle dimension pour les villages espagnols, puisqu’elle attire chez nous des centaines de chasseurs nationaux et étrangers, ce qui provoque un important impact économique.

Le tourisme cynégétique

87% du territoire espagnol est déclaré apte pour l’exploitation cynégétique, ce qui représente un total de 43,8 millions d’hectares, divisées en 32.817 réserves de chasse, un énorme potentiel pour le tourisme recherchant de la Viande Sauvage. Parmi ces terrains, 19% sont concentrés sur Castille- León, suivie de Castille–La Manche (16%) et d’Andalousie (16%) ; quoique si l’on compare l’extension par rapport à la taille des différentes régions espagnoles, plus  90% de La Rioja, d’Aragon, de Catalogne, de Navarre et des Asturies est déclarée terre cynégétique, d’après le dernier rapport de la Fondation Artemisan[2].

Aux presque 850.000 permis de chasse nationaux actuellement comptabilisés, il faut ajouter les 25.000 touristes étrangers qui viennent en Espagne tous les ans pour faire du tourisme cynégétique, provenant, surtout, de la France, l’Italie, les États-Unis et de pays comme le Qatar, les Émirats Arabes et l’Arabie Saoudite[3]. Ce sont des personnes caractérisées pour avoir un pouvoir d’achat moyen-élevé, ce qui se traduit en un niveau important de dépense, donnant lieu à de bons revenus chez les habitants des zones rurales, où il est même possible de retrouver des groupes d’étrangers qui dépensent de 40.000 à 50.000 euros en un seul week-end[4].

L’activité cynégétique a aussi un effet positif sur l’enracinement de la population, étant donné que de nombreux chasseurs sont toujours liés à leurs communes d’origine grâce au pouvoir exercé par cette activité sur leur milieu rural, ce qui contribue à fixer la population sur les zones les plus défavorisées.

Acquis culturel

La consommation de la Viande Sauvage fait partie de l’acquis culturel de la société espagnole et l’activité cynégétique, indispensable pour son existence, est actuellement développée par environ 850.000 personnes. Avec 333.974 permis fédérés, cette activité est le troisième sport le plus pratiqué en Espagne, derrière le football et le basket. Cette activité a été transmise le long des siècles, et certaines modalités, telles que la fauconnerie, par exemple, ont été reconnues Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité par l’UNESCO[5].

Le secteur de la Viande Sauvage constitue un véritable levier multisectoriel pour l’économie des zones rurales où il se développe, et il est directement et indirectement lié à de multiples secteurs et activités économiques ayant un impact économique important, ainsi que la création d’emploi sur le territoire.

En effet, on estime que le secteur de la chasse contribue au maintien annuel de 141.261 emplois directs, indirects et induits, auxquels il faut ajouter des postes de travail directs créés par les propriétaires de réserves de chasse et par les organisateurs professionnels de chasse, équivalant à 186.758 postes de travail maintenus, annuellement, grâce au secteur, c’est-à-dire, 1% de la population active.

 


[1] “Población y Sociedad Rural”. Ministerio de Medioambiente y Medio Rural y Marino. https://www.mapa.gob.es/es/ministerio/servicios/analisis-y-prospectiva/Agrinfo12_tcm30-88390.pdf

[2] https://www.fundacionartemisan.com/wp-content/uploads/2018/05/ESTUDIO-COMPLETO-ESPA%C3%91A.pdf

[3] “Análisis de las repercusiones de la actividad cinegética en el territorio español derivadas del turismo.” https://riunet.upv.es/bitstream/handle/10251/98820/CORACHAN%20%20An%C3%A1lisis%20de%20las%20repercusiones%20de%20la%20actividad%20cineg%C3%A9tica%20en%20el%20territorio%20espa%C3%B1ol%20deri....pdf?sequence=1

[4] https://www.efeagro.com/noticia/turista-caza/

[5] https://www.mecd.gob.es/cultura-mecd/areas-cultura/principal/novedades/patrimonio/2011/la-cetreria.html